Chapitre 16 : Seniors et Cie (1)

Jessica n’est plus.
Aujourd’hui, elle repose en paix dans le petit cimetière de la nouvelle Place de l’Eglise.
Je me sentirais bien seule s’il n’y avait ma fille Falbala et son charmant compagnon pour prendre soin de moi.

Désemparée et incapable de continuer à vivre dans notre petite maison, je errais comme une âme en peine dans ce lieu chargé de souvenirs, devenu trop étroit.
C’est d’ailleurs par ces arguments que Falbala et Jules me convainquirent un beau matin de monter dans un taxi.
Ainsi avons-nous emménagé dans une nouvelle maison, l’Hacienda Mammamia, rue Rahariel.
(Etrange impression que de l’avoir vu soudainement rosir, soit dit en passant !)

Je reprends mon ouvrage à l’été 2007 ...
Elisabeth, toujours aussi belle femme, aimait à prendre enfin du temps pour elle dans le centre ville de Verte Vallée. Ses enfants grandissaient et quittaient un à un le nid familial, lui laissant de plus en plus de temps libre qu’elle occupait en s’adonnant à de menus plaisirs oubliés depuis belle lurette.

Outre ses tenues d’un rouge toujours aussi éclatant (souvenez vous, sa couleur préférée ), elle s’essayait à différentes coiffures !
Il faut dire qu’à ce moment-là, elle venait de rencontrer une merveilleuse amie coiffeuse lui offrant mille et une coupes pour elle et sa famille …

Enfin, quand je dis qu’Elisabeth avait beaucoup de temps libre, c’est sans compter les facéties que ne manquait pas de faire Filou(te) ici et là.

Non contente des désagréments occasionnés par l’animal, la famille Marmaille a fait l’acquisition d’un deuxième chien à cette époque.
Scratch !
Un mâle d’une race inconnue, idiot à souhait, paresseux et sagouin mais d’une affection sans borne.

C’est sans doute pour cette dernière raison qu’il fut bien vite adopté par les Marmaille, Nicolas en tête.

Par contre, je suis intimement persuadée que la star Filou(te) n’était pas du même avis.
Un second chien dans la maison risquait fort de la faire tomber de son piédestal.

Moi qui suis si fatiguée, je suis bien contente que ma fille et son Amour n’aient pas eu l’idée de m’offrir un compagnon à quatre pattes !
Ils travaillent tous deux d’arrache pied pour subvenir à nos besoin : elle est « Professeure en université », et il est « Désamorceur de bombes ».

Mais mais mais …
C’est Georges sur cette photographie ! Comme il a pris un coup de vieux le pauvre.
Je n’ai aucun autre document daté de ce 1er juillet 2007.

Ont-ils seulement fêté l’évènement en famille, au 7 rue des Bébés à Gogo, ce jour-là ?

Elisabeth a-t-elle revêtu son plus bel ensemble récemment acheté, pour l’occasion ?

J’imagine que oui.

J’imagine qu’elle a certainement du lui redire toute son affection, l’importance de cet Amour qui était le leur et des liens étroitement tissés entre eux au fil des ans …

Georges a, dès lors, obstinément refusé de prendre un repos bien mérité.
Il détestait la pluie et ne supportait pas l’idée qu’elle puisse l’empêcher de mettre le nez dehors.

Il paraît que, tandis que son épouse s’adonnait aux plaisirs de la peinture à l’huile, lui, Georges s’occupait consciencieusement des animaux de la maisonnée, à commencer par Quam, l’oiseau rare .

… Et Scratch qui n’affectionnait pas particulièrement le bain et transformait véritablement la salle de bain du rez-de-chaussée en piscine !

Pauvre vieil homme si dévoué.
Il était sans aucun doute fort épuisé par toutes ces occupations …
Les cheveux blancs se respectent. Et, dans la famille, ils arrivaient à grands pas chez tout le monde … Après Zell ... Yala avait, elle-aussi, bien changé !

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